Laurent Schmautz (Kawasaki France) : « Cette année est celle de l’accélération pour Kawasaki »

Laurent Schmautz (Kawasaki France) : « Cette année est celle de l’accélération pour Kawasaki »

Laurent Schmautz, directeur général de Kawasaki France.

© Jean-François Muguet

Kawasaki revient dans la course sur le marché français, après une période troublée par le Covid et ses multiples conséquences. Le constructeur présente une flopée de nouveaux modèles, dont une moto électrique et la première moto hybride de série. Laurent Schmautz, directeur général de la succursale française, et Lionel Bouveret, directeur commercial et marketing, détaillent ce retour en force. 

Auto Infos : Comment se porte Kawasaki en France aujourd’hui ?

Laurent Schmautz : Nous avons un peu souffert après le Covid, avec des sorties de nouveautés plus tardives que d’autres constructeurs. 2023 a été l’année du renouveau, avec l’arrivée des premières nouveautés thermiques et le déploiement de notre stratégie de décarbonation, avec le lancement des motos électriques Z e-1 et Ninja e-1.

Auto Infos : Pouvez-vous nous détailler cette stratégie ?

Laurent Schmautz : Nous travaillons sur plusieurs technologies, pour fournir des solutions de transport selon chaque besoin de mobilité. L’électrique est réservée à des déplacements très urbains, avec une autonomie limitée à 60 ou 70 km. Nous lançons ce mois-ci la première moto hybride de série, qui permet de passer d’une source d’énergie à l’autre en appuyant sur un bouton. Cette technologie autorise du commuting quotidien avec des trajets de plus longue distance. Enfin, le troisième volet est l’hydrogène en tant que carburant destiné à un moteur thermique. Nous faisons partie du projet HySE, qui regroupe plusieurs constructeurs moto et auto japonais autour du moteur thermique alimenté à l’hydrogène.

Auto Infos : Pourquoi le groupe Kawasaki a-t-il donné son indépendance au département deux-roues ?

Laurent Schmautz : En octobre 2021, le groupe industriel qui regroupe de nombreuses activités a décidé de créer plusieurs filiales pour donner leur indépendance à plusieurs activités, dont la moto. L’objectif consiste à accélérer les processus de décision et les temps de développement des produits.

Lionel Bouveret Kawasaki 2024

Auto Infos : Comment se porte la marque sur le marché français aujourd’hui ?

Lionel Bouveret : Depuis l’année dernière, nous commençons à retirer les bénéfices de notre nouveau plan produit. Nous nous positionnons sur le marché des machines de plus de 125 cm3, hors scooter, et nous avons terminé à 12 041 unités sur un ensemble qui a représenté un peu plus de 123 000 machines, soit une part de marché de 9,7 %. Ce n’est pas fameux mais cela a surtout marqué la fin des problèmes et le début de notre remontée. Cela nous a également permis de récupérer la confiance de notre réseau. Cette année, nous estimons notre marché entre 115 000 et 120 000 unités, avec un objectif situé autour des 14%. Nous allons donc gagner en parts de marché.

Laurent Schmautz : Cette année est celle de l’accélération pour Kawasaki. Les nouveautés arrivent et nous devrions retrouver une part de marché de 14 % à assez court terme, ce qui correspond à une place plus normale pour nous sur le marché français.

Auto Infos : Le positionnement de la marque a-t-il évolué ?

Laurent Schmautz : Non, nous restons un constructeur de motos sportives et accessibles.

Lionel Bouveret : Une nouveauté comme la Z 500 est très aboutie, idéale pour les jeunes permis et bénéficie d’un tarif agressif. Nous baissons les prix ces nouvelles motos, qui sont en moyenne 8 à 10 % moins chères que les modèles qu’elles remplacent. Nous devons prendre en compte les marques chinoises car ce sont des concurrents dangereux. Nous ne devons pas nous endormir.

Auto Infos : Comment s’articule le réseau Kawasaki en France ?

Lionel Bouveret : Nous avons 170 concessions dont deux-tiers sont multimarques et un tiers exclusives, pour un total de 150 investisseurs. Certains possèdent donc deux ou trois concessions au maximum. Ils ont plutôt un profil de groupes purement moto. Nous avons quatre distributeurs qui sont aussi dans l’automobile. Nous aimons bien que l’investisseur ne soit pas loin de ses magasins.

Laurent Schmautz : Les distributeurs auto viennent de plus en plus frapper à notre porte. Ils connaissent aujourd’hui des problématiques qui les poussent à s’intéresser au deux-roues. Nous en comptons déjà parmi nous. Cela dépend du profil de chacun. Certains groupes comprennent les particularités de la moto mais d’autres pensent qu’il suffit d’appliquer les process de l’auto à la moto. Cela ne nous emballe pas plus que ça.

Auto Infos : Quelle est la bonne recette pour devenir concessionnaire Kawasaki ?

Lionel Bouveret : Nous aimons que le concessionnaire ne soit jamais très loin, qu’il soit investi dans sa concession. La proximité avec le client est hyper-importante.

Laurent Schmautz : La passion est encore bien présente dans la moto. Le client ne peut pas être traité comme quelqu’un qui recherche un simple objet de mobilité. Il vient chez nous par plaisir. C’est le concessionnaire qui doit instaurer le dialogue et une vraie relation.

Nous vous recommandons

Zero DSR/X 2024 : le trail électrique premium du quotidien

Zero DSR/X 2024 : le trail électrique premium du quotidien

Zero Motorcycles figure parmi les pionniers de la moto électrique. Le trail DSR/X figure au sommet de la gamme du constructeur californien. Au-delà de sa motorisation électrique, cette machine s’impose comme moto capable de concurrencer...

06/05/2024 | ElectriqueZero Motorcycles
BMW Motorrad se met aussi à l’embrayage automatisé

BMW Motorrad se met aussi à l’embrayage automatisé

Le réseau Zeway s’étend désormais à cinq villes en France

Le réseau Zeway s’étend désormais à cinq villes en France

Judah Sangaran est le nouveau directeur de la région ASEAN de Peugeot Motocycles

Judah Sangaran est le nouveau directeur de la région ASEAN de Peugeot Motocycles

Plus d'articles