Frédéric Puybareaud (à gauche), sur le stand Honda du salon de Lyon, en compagnie de Jean-Michel Bayle et Eric Célis.
© Auto Infos
Frédéric Puybareaud dirige la division Moto de Honda France depuis 2022. La marque japonaise aborde l’année 2024 avec l’ambition de conserver la tête du marché français pour la quatrième année d’affilée. Un pari plus difficile à tenir qu’en 2023 mais réalisable selon le dirigeant.
Auto Infos : Quel regard portez-vous sur l’année 2023 ?
Frédéric Puybareaud : L’année 2023 a été positive mais nous avions démarré avec un lot important de commandes en attente. Nous partions donc avec cet avantage, ainsi que deux nouveautés majeures qui comblaient des trous importants dans notre gamme : la Hornet 750 et la Transalp. Nous avions un objectif de 5 000 unités pour la Hornet mais nous avons fait un peu moins, même si nous avons pris la tête du segment mid-size. La Transalp a bien complété l’Africa Twin, avec 2 160 unités en 2023. Il nous manquait également un scrambler et la CL 500 s’est écoulée à 487 exemplaires. Au-delà de ces nouveautés, la NT 1100 a enregistré une belle deuxième année de commercialisation, avec 1 987 unités contre 1 816 en 2022. Cela nous a permis d’être numéro un du segment Touring. Enfin, nous avons résolu les difficultés de livraison rencontrées en 2022 sur la Gold Wing, ce qui a permis d’immatriculer 1 200 exemplaires en 2023, faisant de la France le deuxième marché mondial pour cette moto.
Auto Infos : Quel est le portait du réseau Honda actuel ?
Frédéric Puybareaud : Dans l’Hexagone et les Dom-Tom, nous avons 148 concessions pour 125 investisseurs. Sur ce total, 108 ont un seul site et 17 possèdent deux points de vente. La moitié du réseau est mono-marque. Nous avons également 10 agents, qui ont un contrat avec un concessionnaire local. Nous avons deux types de contrats pour nos distributeurs : un pour les véhicules de route et un autre pour la gamme cross. Nous comptons 30 points de vente cross.
Auto Infos : Pourriez-vous passer à un modèle de contrat de type « retailer » ?
Frédéric Puybareaud : Non, nous restons sur un modèle classique. Il est compliqué aujourd’hui de vendre par internet. L’expérience client reste essentielle. Les nouvelles générations sont nées un smartphone à la main, nous pourrions donc y arriver un jour, surtout pour les produits « commuting », mais ce n’est pas pour tout de suite.
Auto Infos : Comment voyez-vous l’arrivée des distributeurs auto dans la moto ?
Frédéric Puybareaud : Les stratégies ont fortement évolué dans l’automobile. Les groupes de distribution souhaitent rentabiliser leurs structures avec des marques de deux-roues. Nous travaillons déjà avec eux. Nous sommes attentifs aux structures mises en place. Si c’est seulement pour remplir l’espace, nous disons non. Nous devons aussi penser au client. En revanche, les groupes qui ont une vraie stratégie possèdent des atouts. Ils ont des procédés plus avancés sur le traitement des leads par exemple ou le digital et la communication. C’est très intéressant. De plus, ils ont souvent une situation financière solide.
Auto Infos : Quelle projection pouvez-vous faire pour l’année 2024 ?
Frédéric Puybareaud : 2024 devrait être plus complexe car nous partons d’une page blanche. La concurrence est importante mais nous arrivons pour le moment à améliorer nos résultats, même si c’est un peu moins que nous l’espérions. Nous bénéficions toujours de nos modèles récents et de mises à jour d’autres machines. Nous devrions nous stabiliser cette année, avec 44 000 unités. Nous aimerions conserver le leadership cette année, malgré des concurrents dynamiques. Une quatrième année d’affilée en tête du marché serait historique.
