Zero DSR/X 2024 : le trail électrique premium du quotidien

Zero Motorcycles figure parmi les pionniers de la moto électrique. La marque américaine est née en 2006, dans le garage de son créateur Neal Saiki, ingénieur passé par la NASA. Un peu moins de 20 ans plus tard, cette expérimentation personnelle est devenue un constructeur international respecté et l’un des rares à ne proposer que des deux-roues électriques. Positionné sur le segment premium, Zero Motorcycles décline une gamme qui va de l’équivalent 125 cm3 à la grosse cylindrée. La DSR/X entre dans cette dernière catégorie, avec un moteur électrique développant 75 kW (102 chevaux) et une batterie lithium-ion de 17,3 kWh. L’autonomie annoncée varie ainsi de 172 km pour une utilisation mixte (ville et autoroute) à 288 km en conduite urbaine. La transmission est confiée à une courroie, afin de transmettre un couple de 229 NM disponible à tout moment. Cette caractéristique constitue l’un des points forts de la propulsion électrique sur tout véhicule et plus encore dans le cas d’une moto. Les accélérations n’ont aucun mal à projeter les 249 kg de la DSR/X et le poids de son pilote. Une force qu’il est possible de moduler grâce aux modes de conduite préréglés et aux deux modes paramétrables. Chaque paramètre peut ainsi être réglé finement, pour disposer d’une moto configurée selon ses préférences.

Un prix plus conforme à la concurrence

Cette DSR/X dans sa configuration 2024 présente un avantage important : son tarif est passé de 26 775 à 23 695 euros. Un prix qui positionne le gros trail électrique à proximité de ses concurrents thermiques premium, comme la BMW R 1300 GS (21 100 euros sans options), la Triumph Tiger 1200 (21 595 euros en entrée de gamme) et la Ducati Multistrada V4 (20 490 euros en entrée de gamme). Un effort tarifaire déjà vu récemment chez plusieurs constructeurs de véhicules électriques mais plus rare dans la moto. De quoi séduire les futurs clients potentiels tout en prenant des risques auprès des récents acquéreurs ayant déboursé 3 000 euros supplémentaires. Les résultats de l’année 2024 diront si cette décision a porté ses fruits. L’autre nouveauté majeure de l’année est la réorganisation de la gamme autour de trois niveaux de puissance pour chaque modèle. Ainsi, le trail s’adresse aux détenteurs de permis B et formation de 7 heures en version DS, aux détenteurs du permis A2 en version DSR et aux motards confirmés en version DSR/X. Une gradation qui débute cependant à 18 555 euros, ce qui constitue un tarif élevé pour un équivalent 125.

Une bonne moto avant tout

Positionné sur l’un des segments les plus porteurs du marché de la moto, le trail DSR/X se retrouve face à des poids lourds du secteur. Pourtant, la machine américaine représente une réelle alternative. En effet, nombreux sont les acquéreurs de gros trails qui utilisent davantage moto pour du commuting que pour des voyages au long cours. L’autonomie de la Zero n’est donc pas un sujet pour cette catégorie d’utilisateurs. Seuls les trajets autoroutiers à vitesse stabilisée sont le vrai point faible de l’électrique, que ce soit sur deux ou quatre roues. Ce type de propulsion ne correspond pas, pour le moment, à cette utilisation. En revanche, la DSR/X s’insère parfaitement dans les déplacements du quotidien. Son autonomie confortable, sa polyvalence, son silence et surtout ses qualités dynamiques ont de quoi satisfaire les réglementations environnementales et le plaisir du motard. Avant d’être électrique, la DSR/X est avant tout une bonne moto, rigoureuse et agile. Ses 249 kg se font rapidement oublier. Il faudra juste être vigilent sur certains freinages pour ne pas se laisser emporter par le poids, ce qui se retrouve sur toutes les motos imposantes, qu’elles soient thermiques ou électriques. La propulsion électrique ne doit donc pas prendre le pas sur les qualités intrinsèques de la moto, même s’il est difficile d’en faire abstraction. L’autonomie ne posera réellement problème qu’en cas de long voyage effectué loin de points de recharge. Les utilisateurs tournés vers les trajets quotidiens et les sorties dominicales peuvent inclure cette moto dans leur short-list.

Premium et technologique

L’interface Cipher 3+ de Zero Motorcycles offre une multitude de réglages au pilote et un haut niveau de connectivité. Le contenu technologique proposé par la marque constitue également un argument pour des acquéreurs amateurs de nouvelles technologies. L’architecture de la machine offre également un aspect pratique, avec un coffre de rangement situé à la place du réservoir d’essence. Un espace verrouillé, qui permet de ranger le câble de charge et d’autres objets du quotidien. Au guidon, les commandes tombent naturellement sous les doigts et la position reste traditionnelle pour un trail. La conduite en silence fait cependant ressortir tous les bruits annexes et notamment des bruits de plastique. Un paramètre plus difficile à masquer sur une moto qu’une voiture électrique. Le carénage protecteur de la DSR/X reste en revanche efficace sur voie rapide et sous la pluie. Des conditions dans lesquelles la machine reste imperturbable, grâce à un ensemble châssis, suspensions et pneumatiques de qualité (Pirelli Scorpion Trail 2). La suspension arrière Showa réglable manuellement grâce à une mollette déportée permet d’adapter facilement le comportement à la charge. Les clients qui recherchent une forte capacité d’emport pourront opter pour la série spéciale Black Forest, qui rassemble tous les accessoires possibles, dont une bagagerie complète en aluminium, pour 26 720 euros, soit l’ancien tarif de la DSR/X. Des prix élevés, qui correspondent cependant à un segment où les BMW R 1300 GS et Ducati Multistrada V4S sortent souvent des concessions à des tarifs proches des 30 000 euros. La DSR/X s’inscrit donc dans cette double évolution de la moto, marquée par une électrification plus ou moins incontournable à moyen terme, mais aussi par une croissance des segments premium sur le marché.

L'avis du distributeur

Sébastien Cathelinaud est responsable de la concession GDC Mobilité de Villebon-sur-Yvette (Essonne). L'établissement représente Honda pour l'automobile, Zero Motorcycles, Zontes, Zeeho et Kove pour le deux-roues, ainsi que Carver pour ses trois roues très originaux. GDC Mobilité possède également un deuxième point de vente à Monthléry, toujours dans l'Essonne. Pour Sébastien Cathelinaud, la marque Zero Motorcycles représente une offre assez unique dans le paysage moto. « La clientèle est assez large, partagée entre des gens qui n'ont pas le permis moto et qui optent pour les versions destinées aux permis B avec formation de 7 heures, et d'autres qui sont des motards du quotidien », explique-t-il. « Nous avons des clients qui en sont à leur deuxième Zero », poursuit-il. Si la majorité de ses acquéreurs possède un fort pouvoir d'achat, leur profil reste assez varié. « Nous avons quelques ingénieurs, plutôt amateurs de technologie, mais nous avons aussi des clients qui recherchent un moyen de transport quotidien et qui ne veulent pas d'un scooter électrique ». Dernièrement, le responsable a remarqué une hausse des ventes des versions destinées aux non titulaires du permis moto. Une évolution à vérifier sur le reste de l'année.