Âge du parc, motorisations, réparation… Que retenir du marché 2023 du véhicule industriel ?

L'Association Nationale pour la Formation Automobile (ANFA) a publié fin avril son 107^e rapport Autofocus, cette fois dédiée au commerce et à la réparation des véhicules industriels. Pour ce qui est des données du parc, on y apprend premièrement que le parc poids lourds est âgé en moyenne de 9,2 ans en 2022, et que leur nombre total s’approche des 700 000 véhicules, dont 609 000 camions (50 % de porteurs, 36 % de tracteurs) et 90 000 bus et cars. Sur la dernière décennie, le parc d’autobus s’est d’ailleurs accru de 35 %, alors que celui des autocars est resté stable. En revanche, celui des porteurs a légèrement baissé (-2,5 %), quand celui des tracteurs a grimpé de 14,5 %. « Le parc poids lourds est relativement stable mais tend à légèrement vieillir, d’autant plus dans un contexte de fiabilité croissante des véhicules et de ralentissement des immatriculations », analyse l’ANFA.

Environ 49 000 poids lourds neufs ont été immatriculés en 2023, sans compter les bus et cars (5 700 nouvelles cartes grises). L’écrasante majorité roule au gazole (92,2 %), alors que l’électrique ne représente que 1,1 % des immatriculations. En revanche, l’arrivée des nouvelles énergies est bien plus marquée chez les véhicules destinés au transport de voyageurs. L’année dernière, un bus neuf sur trois est électrique ; près d’un sur deux roule au gaz. Tous finiront tôt ou tard par se rendre chez les entreprises qui vendent, entretiennent ou réparent ces véhicules. L’ANFA comptabilise 2 767 établissements employeurs, dont la taille est globalement bien plus importante que dans le véhicule particulier ; avec 10 salariés en moyenne, contre six pour les VP. À noter que le marché de l’après-vente est globalement dominé par les réseaux des constructeurs.

Importance des pneus et difficultés de recrutement

Il convient également de noter que l’entretien des systèmes de dépollution figure parmi les activités les plus fréquentes dans les garages. Avec l’accroissement de la connectivité pour les véhicules industriels, l’ensemble du secteur de l’après-vente doit s’adapter. Dans le détail, tous ceux immatriculés après juillet 2024 devront correspondre au Règlement de Sécurité Générale (GSR2), avec tout un ensemble de dispositifs d’assistance à la conduite. Mauvais point, « les ouvriers qualifiés, qui représentent près de la moitié de l’emploi du secteur, sont particulièrement difficiles à recruter en raison de la spécificité et de la technicité des compétences en maintenance. » Dans l’automobile comme dans les poids lourds, le recrutement reste la problématique majeure lorsqu’il s’agit de palier un départ à la retraite.

Pour l’heure, un tiers des véhicules industriels neufs est commercialisé avec un contrat d’entretien ; 80 % sont financés en location avec option d’achat. Dans le cadre des activités spécifiques, comme l’entretien des pneumatiques, les acteurs indépendants se distinguent avant même la fin de la garantie des véhicules. L’ANFA livre d’ailleurs une remarquable statistique montrant que 86 % des entrées dans les ateliers des enseignes de spécialistes sont liées aux pneus. Environ 70 % des concessionnaires et des ateliers sous-traitent ainsi les activités de carrosserie et de vitrage auprès des enseignes spécialisées.