La pénurie de chauffeurs routiers pénalise plus de la moitié des entreprises du secteur

La pénurie de chauffeurs routiers pénalise plus de la moitié des entreprises du secteur

Environ 22 000 postes de chauffeurs routiers peinent à trouver preneur en France. La main-d'œuvre qualifiée se fait rare.

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L’Union internationale du transport routier (IRU) s’inquiète, dans un récent rapport, de la pénurie de chauffeurs routiers qui touche le secteur en Europe. Plus de la moitié des entreprises concernées sont ainsi pénalisées dans leur développement. 

1 000 opérateurs européens du transport routier de marchandises ont répondu à l’enquête menée par le syndicat Union internationale du transport routier (IRU). Ils étaient interrogés sur l’impact qu’a la pénurie de chauffeurs pour leurs activités. Il en ressort que plus de la moitié confirme qu’il est désormais difficile de se développer. Ce manque de main-d’œuvre qualifiée induit une baisse de la productivité pour 50 % des entreprises concernées, ainsi qu’une baisse des revenus financiers pour 39 %. Certains pays semblent être particulièrement touchés, comme c’est le cas au Royaume-Uni et en Norvège. À eux seuls, ils accusent un manque de plus de 233 000 chauffeurs. Un chiffre qui pourrait bien atteindre 745 000 d’ici à quatre ans, en raison du départ à la retraite de nombreux routiers.

4 % de chauffeurs femmes en Europe

À l’échelle européenne, l’âge moyen d’un chauffeur routier est de 47 ans. Un tiers a plus de 55 ans et devrait donc prendre sa retraite dans les dix prochaines années, en fonction des politiques en vigueur dans chaque pays. Seuls 5 % des professionnels ont moins de 25 ans. Ce qui n’aide pas les entreprises à se projeter dans l’avenir, ni à vraiment l’envisager sérieusement. Elles tentent également de recruter davantage de femmes, elles qui ne représentent que 4 % des chauffeurs routiers en Europe. Cette proportion atteint 7,2 % en Allemagne, pays le plus en avance sur ce point. À titre de comparaison, 4,5 % des chauffeurs français sont des femmes.

Des salaires bien supérieurs au minimum européen

Déjà en 2023, l’IRU et l’ITF livraient des recommandations censées remédier à l’absence de main-d’œuvre qualifiée. Pour attirer davantage de femmes, mais aussi pour fidéliser les hommes à cette profession, l’IRU rappelle qu’il est essentiel de garantir des temps de repos et des zones sécurisées pour l’effectuer. 70 % des entreprises européennes mettent également en œuvre des politiques de recrutement pour séduire des jeunes collaborateurs. La question est souvent de proposer des salaires attrayants mais également des avantages ainsi que des primes de performance. Aux Pays-Bas, le salaire brut d’un chauffeur routier est ainsi 133 % supérieur au salaire minimal dans ce pays. À l’échelle mondiale, il est en moyenne 55 % supérieur.

Iveco fait parler les chauffeurs

Financer les coûts d’accès au métier

Au-delà de la politique salariale, les entreprises du secteur optent pour divers moyens pour attirer les jeunes. 44 % d’entre elles choisissent d’investir dans de meilleurs poids lourds. 35 % acceptent de financer les coûts d’accès à la profession, notamment pour ce qui est des formations et du permis de conduire spécialisé. « Il apparaît évident que les entreprises font tout ce qui est en leur pouvoir pour attirer et retenir davantage de chauffeurs », constate dans un communiqué la porte-parole de l’IRU, Raluca Marian. Car le principal obstacle vécu par les nouveaux entrants sur le marché du travail est de devoir payer eux-mêmes une formation très chère. Le coût de l’obtention du permis et des qualifications nécessaires est 3,7 fois supérieur au salaire minimal mensuel moyen en Europe.

« Il faudrait combler le fossé entre l’école et le camion, en permettant à des jeunes de 17 ans d’acquérir de l’expérience de conduite avec des formateurs », poursuit Raluca Marian, qui plaide également pour « la reconnaissance harmonisée au niveau de l’Union européenne des permis de conduire et des certifications de pays tiers. » Le syndicat demande aux gouvernements et aux décideurs européens de jouer leur rôle pour favoriser des conditions de travail plus attractives. Il convient de rappeler que la pénurie de chauffeurs ne touche pas seulement les entreprises du secteur, mais bien l’ensemble du commerce européen. Car moins il y a de routiers, plus les délais de livraison sont allongés. Un comble pour les revendeurs, mais aussi pour les fabricants qui doivent attendre plus longtemps pour recevoir les produits nécessaires à l’assemblage.

Carte du % et du nombre (en millier) de postes de chauffeurs routiers manquants

Pénurie main d'œuvre transporteur chauffeur routier Europe 2024 %

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