Esseulé, Renault poussé vers une nouvelle union ?

Esseulé, Renault poussé vers une nouvelle union ?

L'annonce du partenariat entre Nissan et Honda accentue encore davantage l'isolement de Renault sur la scène automobile mondiale.

© Renault

L’annonce du rapprochement entre Nissan et Honda relance le débat sur la capacité du constructeur français à jouer en solitaire à l’heure où le secteur se consolide. Opposée dans le même temps à l’ogre Stellantis, la marque au losange pourrait devoir réviser ses plans.

L’union libre dans laquelle évoluent Renault et Nissan au sein de l’Alliance éloigne un peu plus les deux constructeurs. Les rumeurs avaient déjà placé l’industriel japonais comme un sauveteur potentiel de Fisker aux États-Unis en proie à une faillite annoncée. Finalement, Nissan a dévoilé un rapprochement surprise avec Honda la semaine dernière.

Les concurrents d’hier ont fait part de leur intention d’entamer une « étude de faisabilité » en vue d'un partenariat stratégique pour relever ensemble la transition vers la mobilité électrique et connectée. Les deux groupes envisagent de collaborer sur la production de composants clés pour les véhicules électriques (comme les batteries de traction) et les plates-formes logicielles automobiles, les SDV (pour software-defined vehicle).

La nécessité d’un rapprochement

La décision interroge dès lors sur la capacité de Renault et de sa filiale Ampere à avancer seuls sur la route de l’électromobilité. Un marché incertain, mais indispensable aux constructeurs au regard du respect des indicateurs CAFE. Et ce, alors que les opérations de lobbyings se multiplient pour voir l’Europe assouplir le couperet de 2035, synonyme d’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs.

Après l’échec de l’entrée en Bourse d’Ampere, les besoins en financement associés (de l’ordre de 2 milliards d’euros) laissent entrevoir la nécessité d’un rapprochement pour le groupe de Luca de Meo. Pour l’heure, Renault table sur son partenariat avec Qualcomm et mise sur ses marques Dacia et Alpine pour garder la main. Rappelons que Nissan devait initialement faire partie des actionnaires d’Ampere. Le rapprochement avec Honda interroge dès lors sur la viabilité de cette perspective. Le groupe table par ailleurs sur ses accords avec le Chinois Geely, et dans une moindre mesure Mitsubishi. La question est de savoir si la stratégie sera suffisante.

Renault Group voitures

Toyota, Ford ou GM

L’échec de la fusion avec Fiat Chrysler en 2019 (passés depuis sous le joug de Stellantis), et le délitement de l’Alliance avec Nissan, sont dans tous les esprits. Elles invitent à la prudence du côté du groupe Renault. Le redressement historique de l’ex-Régie met aujourd’hui le constructeur en position de force pour négocier une éventuelle fusion amiable. Toyota, Ford ou encore GM, le champ des possibles se réduit forcément face à Stellantis qui a raflé la mise avec Opel et FCA.

Le cavalier seul de Renault risque pourtant de trouver ses limites pour contrer la montée en puissance des constructeurs chinois de BEV, comme de Tesla, qui bousculent les modèles traditionnels.

Nous vous recommandons

Après Stellantis, Renault opterait aussi pour la batterie low-cost LFP

Après Stellantis, Renault opterait aussi pour la batterie low-cost LFP

La batterie lithium-fer-phosphate (LFP) a le vent en poupe chez les constructeurs chinois. Moins chère que la classique nickel-manganèse-cobalt (NMC), Renault aurait choisi d'opérer un virage stratégique pour s’approvisionner auprès...

La sortie de route du contrat stratégique de filière automobile

La sortie de route du contrat stratégique de filière automobile

Électrique : la folie des grandeurs de l’État qui vise les 800 000 ventes en 2027

Électrique : la folie des grandeurs de l’État qui vise les 800 000 ventes en 2027

Leasys, chez Stellantis et Crédit Agricole, réussit son démarrage

Leasys, chez Stellantis et Crédit Agricole, réussit son démarrage

Plus d'articles