Ces dernières semaines, plusieurs constructeurs automobiles ont annoncé d'importants investissements en Amérique du Sud et plus particulièrement au Brésil. Une manière de prendre part à la transition énergétique du pays, qui réclame davantage de véhicules moins polluants.
La soudaine générosité de certains constructeurs automobiles avec le Brésil n'est ni gratuite, ni désintéressée. Ces investissements « records » sont « tout sauf une coïncidence », confirme auprès de l'AFP, Marcio de Lima Leite, le président de l'Anfavea, l'association brésilienne des fabricants de véhicules particuliers. Une structure équivalente à la Plateforme automobile (PFA) française.
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Début mars, le groupe franco-italo-américain Stellantis a promis d'assurer « le plus gros investissement de l'histoire du secteur automobile brésilien et sud-américain » en injectant sur ce territoire 6,5 milliards d'euros au cours de la période 2025-2030.
Quelques jours plus tard, le premier constructeur mondial – Toyota – annonçait à son tour une enveloppe de 2 milliards d'euros d'ici à 2030 pour cette région. Fin décembre 2023, Renault avait ouvert la voie en confirmant un investissement de 350 millions d'euros dans le pays.
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Les marques ou groupes General Motors (GM), Hyundai, Volkswagen Group ou encore BYD ont aussi promis de sortir le chéquier afin de soutenir le développement de leurs activités en Amérique latine et plus particulièrement au Brésil, où 60 millions de véhicules sont en circulation.
Des crédits d'impôts et la menace de nouvelles taxes pour stimuler les investissements
Selon le décompte tenu par l'Anfavea, tous ces acteurs du secteur automobile devraient injecter 117 milliards de réais – soit 21,5 milliards d'euros – dans l'industrie automobile brésilienne d'ici à la fin de la décennie.
Ces investissements sont autant de gages donnés aux autorités qui ont décidé d'accorder 19 milliards de réais (3,5 milliards d'euros) de crédits d'impôts aux constructeurs engagés dans la décarbonation du parc roulant et d'augmenter progressivement les taxes d'importation sur les véhicules électrifiés (hybrides ou 100 % électriques).
Des crédits d'impôts et la menace de nouvelles taxes pour stimuler les investissements
Alors que le pays manque encore cruellement d'infrastructures de recharge et que le coût des véhicules électriques à batterie (BEV) est trop élevé pour la population, le Brésil mise sur les motorisations hybrides pour amorcer la transition énergétique de sa flotte roulante.
Petite subtilité toutefois par rapport à la situation connue par les constructeurs automobiles en Europe, le Brésil étant le premier producteur de canne à sucre au monde, et le deuxième producteur mondial de bioéthanol, les futurs modèles hybrides réservés à ce marché - et plus globalement au marché sud-américain - doivent être équipés de motorisations éthanol-électricité. De quoi réduire encore davantage les émissions de CO2 des véhicules mis en circulation par rapport à l'utilisation de combustibles fossiles.
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Une grande partie des investissements annoncés par les différents constructeurs va donc être consacrée au développement de ces nouvelles motorisations flexifuel hybrid.