CPF et permis moto : 40 000 dossiers pour le plus grand bonheur du marché deux-roues

CPF et permis moto : 40 000 dossiers pour le plus grand bonheur du marché deux-roues

Plus de 40 000 dossiers sont déjà validés pour le permis moto par l'intermédiaire du CPF. Un apport potentiel important pour le marché et ses machines A2.

© Honda

Le financement du permis moto par le compte personnel de formation (CPF) devrait être bientôt freiné par le gouvernement. Une mesure victime de son succès, qui devrait cependant bénéficier aux moto-écoles et au marché du neuf et de l’occasion. Un score qui confirme également un intérêt certain pour la moto et le scooter, malgré de nombreux bâtons dans les deux-roues.

Depuis le début du mois de janvier 2024, il est possible de financer son permis auto ou moto avec son compte personnel de formation (CPF). Une mesure prise par le gouvernement pour favoriser l’accès à la mobilité et donc à l’emploi, notamment chez les jeunes. Moins de 4 mois après son lancement, cette solution est victime de son succès. Le nombre de dossiers déposés officiellement auprès de la Caisse des Dépôts, organisme gérant le CPF, aurait atteint les 40 000. Face à cet afflux, le gouvernement s’apprête à publier un décret qui vise à encadrer plus étroitement le financement du permis moto par le compte personnel de formation. Le texte devrait interdire aux détenteurs d’un permis auto de financer un permis moto avec ce dispositif. Il devrait aussi imposer un seul choix aux demandeurs qui ne disposent d’aucun des deux permis. Cette marche arrière interpelle notamment les écoles de conduite.

Philippe Monneret Suzuki 2023

Mieux encadrer les demandes

Les représentants des écoles de conduite apprécient peu cette volte-face. Comme le souligne Patrick Mirouse, président du groupe ECF, « il serait plus que dommageable de pénaliser des personnes dont l’accès à l’emploi dépend d’un permis de conduire simplement parce que certains font une utilisation abusive et malhonnête du compte personnel de formation. Car nous ne parlons pas d’une problématique de mobilité mais bien d’employabilité ! ». Pour le dirigeant, « Il ne faudrait donc pas remettre en cause le principe d’élargissement institué par la loi Houlié, ni en restreindre les conditions de mise en œuvre ! ». Pour Philippe Monneret, ancien pilote moto et dirigeant de l’école Easy Monneret, fortement orientée vers les deux-roues, ce recul passe mal. « A partir du moment où on décide d’ouvrir cette possibilité, pourquoi changer d’avis au bout de quatre mois ? On se doutait bien que cela allait engendrer un afflux de demandes de financements de permis moto ! ». Les deux professionnels de l’enseignement de la conduite regrettent également que le dispositif soit soumis à une simple attestation sur l’honneur. « Il serait plus pertinent d’introduire une attestation de l’employeur par exemple, plutôt qu’interdire le financement d’un permis ! » ajoute Philippe Monneret. Une implication de l’employeur ou du futur employeur également souhaitée par Patrick Mirouse, qui souligne aussi au passage la nécessité pour les écoles de conduite d’être irréprochables. Alors que le décret devrait être publié d’un jour à l’autre, les 40 000 dossiers validés devraient se transformer dans les mois à venir en nouveaux permis A2, ce qui pourrait soutenir le marché du deux-roues.

Kawasaki Z500 2024

Une cible pour les constructeurs

Cet afflux potentiel de 40 000 nouveaux permis A2 représente également un potentiel important pour de nombreux constructeurs. A titre de comparaison, près de 102 611 permis A2 ont été décernés en 2022 en France selon les dernières données officielles disponibles. Il est difficile d’estimer le nombre de candidats qui n’auraient pas passé leur permis sans ce recours au CPF. Cependant, l’année 2024 devrait être particulièrement élevée en permis A2. Si une part de ces futurs détenteurs optera pour des engins d’occasion, le marché du neuf devrait accueillir plusieurs milliers d’acquéreurs supplémentaires. Marques traditionnelles et nouveaux entrants préparent leurs modèles éligibles A2. En tant que leader du marché, Honda a de sérieux atouts pour récolter une partie de ces jeunes conducteurs. Forte d’une gamme 500 cm3 récemment renouvelée et de scooters dans le coup, la marque dispose d’un panel d’engins capables de répondre à différents profils. Ses concurrents japonais ne sont pas en reste, à l’image de Kawasaki, dont les nouvelles Z 500 arrivent au bon moment dans le réseau. « Ces modèles sont très aboutis et s’adressent notamment aux jeunes permis, avec un positionnement prix agressif » souligne Lionel Bouveret, directeur commercial et marketing de Kawasaki France. Un argument prix qui compte face à la percée des marques chinoises et indiennes. Ainsi, CF Moto, Royal Enfield et QJ Motor peuvent compter sur des modèles attirants et accessibles pour séduire une partie de ces nouveaux conducteurs. Même une marque premium comme Triumph vient de lancer ses deux Speed 400 et Scrambler 400 X à des prix attractifs. Le choix sera large pour ces futurs primo-acquéreurs, qui bénéficieront pour certains d’un budget augmenté du montant économisé sur leur permis.

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