Le marché des grosses cylindrées reste orienté à la hausse, bien soutenu par des nouveautés importantes, à l'image de la BMW R 1300 GS.
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Le marché français du deux-roues motorisé a reculé de 2 % en 2023, selon les données d’AAA Data, communiquées dans le cadre du baromètre trimestriel Solly Azar. Une baisse essentiellement due au recul des ventes de cyclos, en motorisations thermique comme électrique. Le reflet d’un marché hétérogène entre niveaux de cylindrées et zones géographiques.
Avec un recul de 2 %, le marché français du deux-roues motorisé pourrait paraître morose. Pourtant, cette légère baisse reflète un écart important entre différents segments et différentes zones géographiques. En effet, la mauvaise santé des cyclos plombe l’ensemble du marché. Selon les données communiquées par AAA Data dans le cadre du baromètre trimestriel du courtier en assurance Solly Azar, les immatriculations de 50 cm3 neufs ont reculé de 19 % en 2023, avec 74 495 unités. Une chute qui se retrouve dans de moindres proportions sur le marché de l’occasion, puisque les transactions de ces petites cylindrées ont reculé de 4,4 % par rapport à 2022, pour un nombre de 232 081 véhicules.
Une tendance largement négative pour ces engins, qui subissent de plein fouet l’évolution de la mobilité et des contraintes réglementaires dans les grandes villes. Loin de jouer en faveur des petits engins électriques, ces changements favorisent d’autres modes de déplacement. « Dans les grandes villes, les moyens de transport sont nombreux et variés. Les habitants optent pour les transports en commun, le vélo à assistance électrique, la trottinette ou les scooters partagés, par exemple », constate Christophe Michal, directeur technique de Solly Azar. Les deux-roues électriques de toutes catégories peinent ainsi à convaincre le grand public, à l’exception d’un ou deux modèles particuliers.
Recul des ventes de deux-roues électriques neufs de 24,6 % en 2023
Le marché des motos et scooters ne suit pas le même chemin que l’automobile en matière d’électrification. En effet, les immatriculations des deux-roues électriques neufs de toutes catégories ont reculé de 24,6 % par rapport à 2022, puisqu’ils sont passés de 37 143 unités à 27 985 exemplaires. Un véritable coup d’arrêt pour ces machines, qui peinent à convaincre face au vélo à assistance électrique. Pourtant, l’offre existe, même si cette dernière reste très hétérogène.
Le succès du BMW CE 04 est l’arbre qui cache la forêt. La timidité de la plupart des grands constructeurs sur ce segment naissant explique peut-être en partie ce résultat. Yamaha comptait sur Troopy pour propulser son Neo’s électrique sur les routes parisiennes et au-delà mais l’histoire s’est arrêtée brusquement avec la perte du marché des scooters partagés lors de son renouvellement. De son côté, Honda arrive avec son EM1e disponible uniquement en location longue durée. BMW prépare la commercialisation de son original CE 02. Sur le segment de la moto, Kawasaki lance ses Ninja e-1 et Z e-1. Fort de ces nouveautés et de l’offre d’acteurs en place comme Super Soco, Niu, Silence ou Zero Motorcycle, les prochains mois seront révélateurs pour l’orientation du marché du deux-roues électrique en France. Un élément reste cependant positif pour l’électrique, puisque le marché de l’occasion, certes réduit en volumes avec 14 639 ventes en 2023, a augmenté de 5,4 %.
Les ventes de grosses cylindrées toujours en hausse
Si les cyclos font grise mine, les machines de plus de 50 cm3 se portent bien mieux sur le marché du neuf. En effet, il s’est écoulé 209 962 véhicules en 2023, soit une hausse de 5,7 % par rapport à une année 2022 déjà positive. Une réussite qui a sans doute eu des conséquences négatives sur le marché de l’occasion, puisque ce dernier est en léger recul de 1 %, avec 654 344 transactions. Une frilosité due peut-être aussi à la perspective du contrôle technique des deux-roues. Son entrée en vigueur le 15 avril pour les machines les plus anciennes pourrait avoir des conséquences sur le marché du VO en 2024.
De son côté, le marché du neuf a été porté par des nouveautés majeures sur des segments important l’année dernière, à l’image de la Honda Hornet 750 pour les roadsters et de la BMW R 1300 GS pour les trails. Cet élan a été relayé par une croissance importante des jeunes acquéreurs. La tranche des 18-25 ans a fait un bond de 30 % en 2023 sur les secteurs du VN et du VO, pour des raisons passionnelles et matérielles. « Les jeunes se tournent vers le deux-roues par goût mais aussi pour des raisons économiques car le coût global d’une moto ou d’un scooter reste inférieur à celui d’une voiture », remarque Christophe Michal. Un constat qui reste cependant un indicateur très positif pour l’avenir du marché français du deux-roues dans son ensemble, qui reste l’un des plus importants en Europe.
