Cinq ans après leur mise en circulation, les monospaces sont les véhicules les plus concernés par la décote. Une Citroën C4 Picasso vendue neuve en 2018 ne vaut plus que 25 % de son prix initial en 2023.
Passé l’euphorie liée à l’achat d’un véhicule neuf, la question de sa décote finit généralement par se faire une place dans l’esprit du nouveau propriétaire. Le dernier classement de leboncoin avec L’argus permet de constater les écarts de prix sur les modèles les plus vendus en 2018, cinq ans après leur première mise en circulation.
Acheter une voiture neuve permet, entre autres, de la configurer à sa guise et d’avoir la sensation d’être la première personne à poser ses mains sur le volant. Alors que certains automobilistes s’auto-persuadent qu’ils la garderont une bonne dizaine d’années, d’autres songent déjà à la revente. Vient alors un questionnement obligatoire : que vaudra mon véhicule quand je me déciderai à m’en séparer ? Il n’y a pas de réponse unique, mais il convient d’être conscient qu’à moins d’avoir un modèle rare ou en édition très limitée, il aura forcément perdu en valeur. Reste à savoir dans quelle proportion, car il semblerait incongru d’espérer revendre une voiture au même prix après lui avoir mis 60 000 kilomètres et deux ou trois accrocs sur le pare-chocs.
Dacia, marque la moins concernée par la décote
En plus du kilométrage et de l’esthétique, d’autres facteurs sont également à prendre en compte. C’est notamment le cas de la motorisation, des options et, sûrement plus important encore, de la garantie. Un véhicule encore sous contrat d’entretien vaudra forcément plus cher qu’un autre. Pour ce qui est des voitures électriques, il est clair que la décote sera accentuée. Les valeurs résiduelles de ces véhicules sont faibles, en raison des constantes améliorations technologiques mais également de la crainte d’acheter une voiture dont la batterie est défaillante ou obsolète. Nous ne disposons pas encore de suffisamment de recul pour l’attester, mais l’historique Renault Zoé illustre déjà ce phénomène. Un exemplaire vendu 35 000 euros en 2018 ne vaut plus que 47,06 % de son prix neuf.
« Si à une époque l’essence perdait plus de valeur que le diesel, l’électrique se déprécie davantage aujourd’hui. Le niveau d’équipement et la dimension high-tech du véhicule doivent être surveillés », analyse dans un communiqué Olivier Flavier, de leboncoin. Ces données proviennent du tout dernier classement établi par la marketplace avec L’argus. Ces derniers se sont intéressés aux trente modèles les plus vendus en 2018, afin de constater de leur décote cinq ans plus tard. « Nous remarquons d’importantes disparités selon les marques. Certains modèles peuvent perdre jusqu’à 75 % de leur prix initial en 5 ans mais pour d’autres, ils résistent très bien », poursuit Olivier Flavier. Les deux voitures les moins concernées en 2023 sont les Dacia Duster et Sandero, qui valent encore, en moyenne, respectivement 85,63 % et 81,86 % de leur prix initial de 2018.
Les Françaises pâtissent de leur surnombre
Nous pourrions être tentés de penser que les voitures abordables perdent moins en valeur, mais le classement montre la citadine Citroën C1 en 25e position (plus que 49,63 % de son prix neuf). Même chose, mais moins accentuée, sur les Renault Twingo (65,85 %) et Peugeot 108 (65,84 %). La Fiat 500 s’affiche pourtant en contre-exemple parfait puisque d’un prix moyen neuf de 15 290 euros en 2018, elle se négociait en 2023 aux alentours de 12 399 euros, soit 81,02 % de son prix de vente initial. Selon l’analyse de leboncoin et L’argus, la petite italienne « bénéficie de ses nombreuses déclinaisons et d’une approche marketing agressive qui permet à chacune des versions de maintenir un prix élevé. » Les Volkswagen T-Roc, Golf ou encore Polo s’implantent dans le Top 10 avec la Toyota Yaris ou encore la Ford Fiesta.
Seules les tricolores Citroën C3 Aircross (66,98 %), et la Renault Twingo évoquée précédemment, figurent aux dix premières positions. « Les volumes pour les véhicules hexagonaux sont très importants. Les marques Renault, Peugeot, Citroën se retrouvent en masse, aussi bien dans les réseaux de vente en neuf que dans ceux d’occasion. Assez logiquement, pour réussir à les vendre, les professionnels ou particuliers doivent revoir leur prix à la baisse », contextualise dans un communiqué Nicolas Carron, en charge de la valorisation chez L’argus. Jugées « trop nombreuses sur le marché », les voitures françaises sont rapidement touchées par une importante décote. Malgré leurs équipements, elles peinent en raison de leurs tarifs initiaux plus élevés. Là pourrait être le secret des Dacia, dont le ratio est plus attractif. Reste à savoir si les modèles électriques récents, avec leur efficience renforcée, viendront bouleverser ceci.
