Les constructeurs japonais, tels que Suzuki, qui accusent un retard dans le domaine de la mobilité électrique, pourraient subir les conséquences importantes de cette transition énergétique.
© Suzuki
Engagés à marche forcée dans la transition énergétique, les constructeurs affichent des stratégies variées. Si certains industriels se révèlent moteur de la technologie sur les véhicules électriques (BEV), d’autres suivent la cadence. Cependant, quelques-uns ont clairement raté le virage de l’électrique, au risque de sortir du marché.
Dernier appel pour la transition énergétique. Arrivés en ordre dispersé sur l’électrique, les constructeurs ont désormais 10 ans pour finaliser leurs gammes et leur outil de production. La stratégie passe par une accélération des partenariats technologiques, financiers, voire de nouvelles fusions.
La sévérisation des indicateurs CAFE se chargera de convaincre les derniers réfractaires ou retardataires, c’est selon. Le compte à rebours a déjà conduit les industriels à faire le deuil des volumes générés par les modèles thermiques d’hier. Derrière les deux leaders, BYD et Tesla, les autres constructeurs ont plus ou moins de difficultés comme le montre l'étude ICCT.
Ford et Toyota à la peine
À la peine, Ford tente de reprendre la main. Menacé par l’effet Kodak, du nom du fabricant de films argentiques victime de la photographie numérique faute d’avoir su s’adapter, le constructeur remet à plat ses gammes. Derrière une question de survie en Europe, la question est de savoir s'il n’est pas déjà trop tard. Lucas de Leo, président de l’ACEA, l’Association des constructeurs automobiles européens, a souligné que les constructeurs chinois avaient une décennie d’avance sur les industriels européens historiques en matière de véhicules électriques.
Derrière les premiers de cordées emmenés par Tesla et BYD, Stellantis, Mercedes et Renault, suivent le mouvement, tandis que les constructeurs japonais (Suzuki, Mazda, Nissan, Honda et Toyota) apparaissent à la traîne.
Outre Ford, Toyota concentré sur l’hybride en réponse aux besoins du marché japonais s’emploie à revenir dans le jeu. Mais le premier constructeur mondial devra faire sa révolution culturelle et technologique pour tenir son rang, et compenser sa faible dynamique actuelle sur le segment des BEV.
Suzuki, Mazda et Mitsubishi en délicatesse
Toujours du côté du Japon décidément sceptique face à l’électrique, Nissan vient d’unir ses efforts avec Honda (après être reparti de zéro sur le sujet) pour combler son retard face aux marques américaines, européennes et chinoises.
Les doutes apparaissent en revanche plus marqués pour Suzuki, dont le concept eVX présenté l’an dernier préfigure un SUV 100 % électrique. Une première pour le constructeur. Mazda, où même Mitsubishi qui a renoncé au marché chinois faute de pouvoir rivaliser avec la concurrence locale, ne sont pas mieux lotis.
Des marques qui semblent jouer la montre dans l’espoir de voir s’assouplir l’interdiction à la vente des véhicules neufs thermiques, au risque de disparaître. Malgré les remises en causes apparues ces derniers jours, l’échéance reste en effet bel et bien fixée à 2035.
