Transition écologique : l’industrie automobile met la pression aux décideurs européens

Transition écologique : l’industrie automobile met la pression aux décideurs européens

L'ACEA et le Clepa ont uni leurs forces pour faire pression sur les politiques européennes, à moins de deux mois des élections législatives.

© Michael Marais - Unsplash - CC

En ce début avril 2024, les membres de l’Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) se sont réunis avec le commissaire européen chargé de l'action climatique, Wopke Hoekstra, et le président du Conseil européen, Charles Michel, au sujet de la transition verte et de la compétitive industrielle. 

Une « tempête parfaite ». C’est ce à quoi les constructeurs et les équipementiers automobiles européens se disent confrontés, en raison d’une forte concurrence à l’échelle mondiale. Les investissements, la clientèle mais également les financements et les ressources sont parmi les thèmes au cœur de la bataille dans le secteur, qui est également touché par l’électrification du marché ainsi qu’un paysage géopolitique relativement instable. Autrement dit, c’est tout un terreau négatif qui vient perturber les activités automobiles sur le Vieux Continent, menaçant l’emploi mais également les investissements sur le territoire.

Mettre en place une stratégie industrielle commune

« Face à ces défis majeurs, l’Europe doit renforcer sa compétitivité et élaborer une analyse de rentabilisation plus solide en faveur de la transition verte et numérique de l’industrie automobile », fait savoir l’Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Les treize dirigeants des principaux équipementiers et constructeurs membres de l’association se sont réunis en avril avec Wopke Hoekstra, le commissaire européen chargé de l'action climatique, afin d’aborder la thématique de la transition écologique. Il était question d’identifier les obstacles pratiques à la mise en œuvre du Green Deal européen ainsi que les moyens envisageables pour les surmonter. Car il est impossible pour les constructeurs de réaliser seuls cette transition.

UE green deal

D’après Luca de Meo, président de l’ACEA mais également P-DG du groupe Renault, les constructeurs investissent plus de 250 milliards d’euros dans l’électrification. « L’Europe doit créer les conditions propices à la compétitivité et à la demande du marché pour les véhicules électriques. Il s’agit notamment des infrastructures de recharge et de réapprovisionnement en hydrogène, d’un approvisionnement suffisant en matières premières essentielles, d’un meilleur accès au financement et d’incitations du marché. En d’autres termes, une stratégie industrielle globale sera la clé pour réaliser les ambitions vertes de l’Europe », poursuit Luca de Meo dans un communiqué de l’association. Pendant la table ronde avec Wopke Hoekstra, les patrons du secteur se sont engagés à fournir des véhicules industriels à zéro émission sur les routes. Tous ne sont pourtant pas dupes ; ils ont également tenu à rappeler que la combustion interne continuera de jouer un rôle dans le transport lourd.

Des actions pour faciliter le Green Deal

Afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone, l’ACEA rappelle qu’il faudra un réseau dense de stations de recharge électrique adaptées aux camions. Actuellement, « ces conditions vitales sont quasi totalement absentes », condamne l’association. « Le secteur automobile européen appelle les décideurs politiques européens à prendre des mesures ambitieuses pour répondre à ces préoccupations », conclut le communiqué. Plus ou moins au même moment, les membres de l’Association européenne des équipementiers automobiles (Clepa) se trouvaient avec Charles Michel, président du Conseil européen, pour aborder la compétitivité industrielle. Ils en ont profité pour signer la Déclaration d’Anvers, proposant dix actions concrètes pour garantir une transition vers le Green Deal européen.

Mercedes-Benz Trucks précise les dates de son « green deal »

« Dans le contexte d’un environnement économique difficile, d’un ralentissement de l’adoption des véhicules électriques et d’une diminution des profits au sein de la chaîne d’approvisionnement, le financement de la transition devient essentiel. Il est donc crucial de garantir que les conditions-cadres sont en place pour réduire les risques liés aux investissements dans les technologies innovantes et à la transformation des installations et de notre main-d’œuvre », complète dans un communiqué Matthias Zink, P-DG Automotive Technologies chez Schaeffler et président de la Clepa. Pour rappel, les équipementiers automobiles européens participent au développement durable à hauteur de 30 milliards d'euros d'investissements annuels en recherche et développement. « Le cadre réglementaire doit rester ambitieux mais flexible pour maintenir la compétitivité de l’Europe », lâche finalement Matthias Zink.

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