L'ACEA lance un appel à l'action afin de garantir la compétitivité de l'industrie automobile.
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Dans un contexte où l'industrie automobile européenne est confrontée à des défis de taille tels que la décarbonisation, la concurrence mondiale et les changements géopolitiques, le manifeste #FutureDriven, initié par l'ACEA, lance un cri d'alerte et propose une vision novatrice pour garantir sa compétitivité et sa durabilité. En énonçant des recommandations politiques cruciales pour les années à venir, ce manifeste exhorte à une action urgente et concertée afin de métamorphoser l'écosystème de mobilité en Europe.
Au Salon de Genève, bien que le nombre de visiteurs et d'exposants soit malheureusement en baisse, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a saisi l'occasion pour mettre en avant, via le manifeste #FutureDriven, les défis urgents auxquels fait face l'industrie automobile européenne.
La nécessité pressante de décarboniser, la compétition mondiale acharnée, les coûts en augmentation et les changements dans le paysage géopolitique constituent des défis majeurs auxquels l'industrie automobile s'efforce de répondre en investissant des milliards d’euros.
Sous la direction de Luca de Meo, directeur général du groupe Renault, l’association lance un appel à l'action afin de garantir la compétitivité et la durabilité de cette industrie qu'elle considère comme vitale. Dans le document, l'organisation rappelle que l'industrie automobile emploie près de 13 millions de personnes et contribue à hauteur de 7 % au PIB de l'Union européenne. Elle maintient une balance commerciale positive de plus de 100 milliards d'euros et génère plus de 390 milliards d'euros de recettes publiques. Le secteur est également l'un des plus innovants d'Europe, avec des investissements annuels de près de 60 milliards d'euros en recherche et développement.
Tous les constructeurs (sauf Stellantis) à l'unisson
Le manifeste #FutureDriven, cosigné par Renault, Daf, BMW, Daimler Truck, Mercedes, Ferrari, Ford, Honda, Hyundai, Iveco, Jaguar Land Rover, Man, Nissan, Toyota, Volkswagen, Volvo et Scania (Stellantis manque à l'appel, ayant quitté l’ACEA en juin 2022), propose une vision audacieuse pour l'avenir de l'industrie automobile européenne, axée sur l'innovation, la durabilité et la compétitivité mondiale. Pour atteindre cet objectif, cinq recommandations politiques ont été émises pour la période 2024-2029, allant de l'élaboration d'une stratégie industrielle globale à la garantie de la mobilité pour tous les citoyens européens, en passant par l'établissement de règles commerciales équitables et la promotion de l'ouverture technologique. On peut lire dans le plaidoyer l'objectif de : « Faire de l’Europe un endroit attrayant pour fabriquer et travailler ».
Pour une harmonisation européenne
Face à cette évolution, le manifeste exhorte les décideurs politiques européens à agir de manière coordonnée et urgente, en invitant tous les acteurs à se joindre au mouvement #FutureDriven. Lors du salon, des experts internationaux, dont Tommaso Pardi, directeur du Gerpisa collaborant avec le CNRS, se sont réunis avec Luca de Meo pour discuter des stratégies visant à maintenir la compétitivité dans cette nouvelle ère, alors que les constructeurs asiatiques ont une avance de 10 ans sur le sujet de l'électrification.
Pour relever ce défi, une politique industrielle automobile européenne coordonnée est considérée comme essentielle. Cette stratégie doit s'intégrer dans le cadre du Green Deal et englober toutes les étapes de la chaîne de valeur, de la recherche et développement à la production, en passant par l'extraction minière et le recyclage. Luca de Meo a souligné l'importance de respecter la date butoir de 2035 pour l'arrêt des moteurs à combustion, ce qui nécessite des conditions solides pour soutenir cette transition, notamment des infrastructures de recharge accessibles, une énergie verte abordable et des incitations à l'achat.
Jouer collectif
« Étant donné l'ampleur de la transformation et des défis, aucun acteur individuel ne pourra transformer l'ensemble de l'écosystème de mobilité seul. Par conséquent, nous proposons une feuille de route collective basée sur trois piliers : l'offre, la production et la demande. Cette feuille de route devrait être mise en œuvre conjointement par tous les partenaires concernés », prévient l’ACEA.
Pour atteindre ces objectifs, une révision significative de la réglementation sur les émissions de CO2 est jugée cruciale, nécessitant des indicateurs clairs pour mesurer les progrès réalisés. L'industrie s'engage à travailler avec l'Union européenne pour relever ce défi, tout en soulignant l'importance de la collaboration entre tous les acteurs de l'écosystème automobile et les décideurs politiques. Cette collaboration sera explorée plus en détail lors de la réception #FutureDriven qui se tiendra à Bruxelles.
