Le VO entre en zone de turbulences !

Le VO entre en zone de turbulences !

© Antonin Moriscot / L'Automobile & L'Entreprise / Auto Infos

Le marché du véhicule d’occasion s’apprête à négocier un atterrissage délicat. La hausse des stocks traduit une dégradation des taux de rotation que ne semble pas enrayer la baisse des prix. Pour les distributeurs, l’équation se complexifie par les premiers véhicules électriques d’occasion.

La gestion des stocks VO redevient un sujet central pour les distributeurs. Au sortir de près de trois années d’embellie, le marché de l’occasion enregistre un retour à la normale… dans la douleur.

Selon Autobiz, les professionnels font face à une abondance de stocks. Ils détenaient 561 047 véhicules de moins de 7 ans à fin février, soit 73 395 unités de plus par rapport à la même période un an plutôt. L’équivalent de trois mois d’activité. Un chiffre record depuis trois ans.

Les taux de rotation s’envolent sur le VO électrique

Les vendeurs se retrouvent confrontés à la reprise et à la restitution des véhicules, tout en devant faire face à une demande au ralenti. Résultat, le taux de rotation de référence de 60 jours commence à déraper. Il flirterait désormais avec les 80 jours, selon les spécialistes interrogés.

La tendance est encore plus marquée sur le véhicule d’occasion électrique. Il atteindrait entre 90 jours et 150 jours ! Des modèles BEV qui représentent 1,6 % du marché de la seconde main, mais 4 % des VO de moins de 5 ans. Un chiffre qui pourrait doubler cette année pour les VO de moins de deux ans, d’après les prévisions du garantisseur Opteven qui parle de l’an 1du véhicule d'occasion électrique.

La situation conduit à mettre en place des durées de LOA plus longues de manière à baisser artificiellement les loyers. D’autant que les VOE doivent composer avec la concurrence des modèles électriques neufs dont les loyers sont parfois inférieurs, et l’obsolescence des batteries.

Une baisse des prix de 3% à 6%

La situation actuelle en matière de VO n’est pas sans risque pour les distributeurs. Rappelons que la majorité des redressements judiciaires des concessions sont la conséquence des stocks VO. Elle suppose un changement de paradigme pour des concessionnaires habitués jusqu’à alors à une demande élevée, des marges confortables et des stocks faibles. Le retour de balancier invite les professionnels à repositionner les tarifs de 3 % à 6 % sous le « prix marché ». Le reprincing observé cet hiver, se situe à 422 euros en dessous des valeurs du marché, note Autobiz.

Alors que les tarifs n’avaient guère évolué sur le segment du BtoB l’an dernier, une importante diminution a été notée là aussi par les professionnels en janvier dernier, abonde Auto1, la plateforme d’achat et de vente entre professionnels de l’automobile en Europe.

Le baromètre a démontré que les prix de ces voitures sont au plus bas depuis deux ans. D’un indice des prix fixé à 146,9 en décembre, il est passé à 142 le mois suivant, soit une contraction de 3,3 %. La logique commerciale du « pas vendu, pas perdu » trouve aujourd’hui ses limites.

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