Le marché automobile français progresse de 10,92 % en avril 2024.
© Alexis Goudeau / L'Automobile & L'Entreprise / ETAI
Après une baisse de 1,5 % en mars, le marché automobile français a connu une reprise en avril avec une augmentation de 10,92 % par rapport à la même période l'an passé. Cependant, en tenant compte des deux jours ouvrés supplémentaires, les immatriculations de voitures particulières devraient en réalité afficher une stabilité à 0,36 %. Analyse du mois d'avril 2024.
Selon le bulletin mensuel fourni par la PFA (Plateforme automobile) sur la base des données compilées par AAA Data, en avril 2024, avec 146 977 immatriculations, le marché français des voitures particulières neuves a connu une hausse de 10,92 %. Cette augmentation a été réalisée avec deux jours ouvrés supplémentaires par rapport à avril 2023 (21 jours en avril 2024 et 19 jours en avril 2023).
« Le marché automobile "brut" en avril 2024 est en hausse de + 10,92 %. Corrigé de deux jours ouvrés en plus, avril 2024 est stable à + 0,36 % », analyse Julien Billon, directeur général de AAA Data. « Dans un contexte de tassement du marché 100 % électrique en Europe, le marché français conserve une trajectoire de croissance soutenue à plus de 45 % et gagne encore 4 points de part de marché à 16 % par rapport à avril 2023 ».
Un retour au niveau de 2021 mais loin de 2019
Avec cette hausse « brute » du marché, ce quadrimestre renforce la croissance au cumul (+ 6,95 %) depuis le début de l'année. Les volumes reviennent au niveau d'avril 2021, mais le niveau de marché d'avril 2019 est bien loin avec ses 188 195 immatriculations (22 % de plus par rapport à avril 2024). Une autre bonne nouvelle en avril : la dynamique de fin de mois avec « seulement » 27 % des immatriculations sur les trois derniers jours du mois contre 30 % du marché réalisé sur trois jours en mars. Cela signifie simplement que les immatriculations tactiques des constructeurs diminuent, même si elles restent encore élevées.
« Ne vaut-il pas mieux des usines en France ? »
« Avec un marché à + 10,9 % porté en avril par deux jours ouvrés supplémentaires et l’effet d’aubaine du leasing social, mieux vaut méditer la sentence prêtée à Napoléon : "Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s'éveillera le monde entier tremblera", analyse Xavier Horent, délégué général de Mobilians. À quelques jours de la visite de Xi Jinping, dans le cadre du 60e anniversaire de la reconnaissance diplomatique, et alors que le salon automobile de Pékin manifeste une puissance fêtée par un large public, jeune, féminin et ultra connecté, des repères sont utiles ». Et d'ajouter : « Ne vaut-il pas mieux des usines en France (baissant le score environnemental collectif) et des coopérations industrielles plutôt qu’en Hongrie – au lieu de croire qu’une enquête déclenchée par une Commission en bout de course sur les subventions chinoises réglera nos faiblesses ? Aux cités interdites, préférons la neutralité technologique, des normes réalistes, et des voitures abordables ! »
Le véhicule 100 % électrique atteint 17 % de part de marché
Dans un contexte de ralentissement du marché 100 % électrique en Europe, le marché français maintient une trajectoire de croissance soutenue à plus de 45 % et gagne encore 4 points de part de marché à 17 % par rapport à avril 2023. Les véhicules 100 % électriques sont la troisième motorisation préférée du marché français (17 %) après les essences (32 %) et les hybrides (19 %). Viennent ensuite les mild-hybrides (13 %), les diesels (8 %), les hybrides rechargeables (7 %) et enfin les GPL (4 %).
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Tassement des commandes suite à la fin du leasing électrique
Les commandes se stabilisent à nouveau après l'effet de leasing électrique du début d'année. Le contrecoup annoncé le mois dernier est évident avec seulement + 1,5 % de croissance de prise de commandes de VP en mars 2024. (Source CCFA et CSIAM).
Le BtoB domine avec 52 % du marché du neuf
Parmi les faits marquants du marché en avril 2024, on notera que Renault prend la tête en termes de part de marché (17,16 % de parts de marché) devant Peugeot (13,63 %), Dacia (8,69 %), Toyota (8,37 %) et Volkswagen (6,97 %). Malgré un mix électrique favorable en avril (effet des livraisons du leasing électrique), Peugeot passe sous la barre des 14 % de parts de marché.
Autre fait marquant, le marché neuf est de plus en plus dominé par le BtoB, avec une augmentation de 7 points en 10 ans et représentant désormais 52 % du marché neuf. En parallèle de cette évolution structurelle du marché neuf vers le BtoB, la part des formules locatives à destination des particuliers (28 %) dépasse pour la première fois le leasing à destination des entreprises.
Les motorisations essence connaissent une nouvelle baisse, mais restent tout de même majoritaires sur le marché. Les doutes concernant l'attrait des hybrides rechargeables comme moyen de décarbonation du parc semblent se confirmer, puisque depuis le début de l'année, ce type d'hybridation baisse sur le marché des particuliers et n'augmente pas sur le marché des entreprises.
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Le rajeunissement du marché VO se poursuit
Enfin, il convient de noter que le marché de l'occasion « brut » d'avril 2024 est en hausse et consolide sa croissance depuis le début de l'année. Le marché est toujours dominé par les véhicules d'occasion de plus de 10 ans (47 %), mais le rajeunissement des transactions observées depuis le début de l'année se poursuit sous l'effet des professionnels de l'automobile. Les premiers cycles de leasing en deuxième et troisième mains des véhicules électriques commencent à être observés sur le marché de l'occasion, confirmant ainsi la mise en œuvre des stratégies des acteurs du financement.
