Peugeot Sport utilise le logiciel SIMULIA PowerFLOW de Dassault Systèmes pour retravailler virtuellement la carrosserie de sa 9X8 en Endurance.
© Dassault Systèmes
Via l’organe Peugeot Sport, Stellantis participe au Championnat du monde d’endurance FIA. Après les deux premières courses de la saison 2024, le constructeur a annoncé un partenariat permettant d’utiliser les logiciels de simulation de Dassault Systèmes. Le but étant de viser le meilleur aérodynamisme pour ses deux Hypercar Peugeot 9X8 engagées.
En Italie fin avril, sur la piste du circuit d'Imola, le départ des 6 Heures d’Imola vient tout juste d’être donné. Les concurrents en Championnat du monde d’endurance FIA (WEC) ont parcouru à peine quelques centaines de mètres que l’arrière du peloton des Hypercar – la catégorie reine en Endurance – est chamboulé par le freinage raté de l’Alpine A424 n°36, qui retourne une BMW M Hybrid V8 et heurte violemment l’une de deux Peugeot 9X8 engagées. Les n°93 et n°94 du groupement Stellantis limitent plus ou moins la casse en terminant respectivement aux 9e et 15e place en Italie. Le début de saison est relativement compliqué pour les Hypercar françaises, qui avaient été considérablement en difficulté lors des 1 812 kilomètres du Qatar, première étape de cette année 2024.
De gros changements en carrosserie avant les 6H d’Imola
Les plus attentifs auront pourtant remarqué une nouveauté de taille sur les Peugeot 9X8 à Imola. De fait, celles-ci étaient équipées d’une nouvelle livrée mais surtout d’un inédit aileron arrière. « Nous avons déplacé le centre de gravité de l’auto, revu la répartition des efforts aérodynamiques, greffé un aileron, travaillé sur des allègements », expliquait avant la course Jean-Marc Finot, directeur du sport automobile chez Stellantis. Au total, 90 % des éléments de carrosserie ont été revus pour permettre un aérodynamisme quasi parfait et donc les meilleurs résultats possibles chez Peugeot Sport en Endurance. Tout ceci pourrait bien être lié au partenariat officialisé quelques jours après les 6 Heures d’Imola, entre PSA Motorsport et Dassault Systèmes pour l’utilisation de leurs logiciels de simulation. L’objectif est ainsi de « simuler et optimiser l’aérodynamisme » des Hypercar du Lion.
Utiliser le virtuel pour travailler l’aérodynamisme
Il convient de préciser que Peugeot Sport utilisait déjà les outils CATIA mis au point par Dassault Systèmes afin de concevoir la mécanique des véhicules. Cette extension de partenariat doit ainsi permettre de mettre en œuvre des études aérodynamiques et de réaliser des essais spécifiques dans un environnement virtuel dédié. Afin d’évaluer la manière dont l’air circule sous le groupe motopropulseur, mais aussi autour de la lame avant et le long de l’arrière de la 9X8, les 120 membres du projet WEC de Stellantis ont d’ores-et-déjà réalisé plus de 10 000 simulations avec les outils de Dassault Systèmes. « Nous avons pu facilement consulter les résultats de la simulation des flux d’air et prendre les premières décisions qui ont orienté le reste de nos conceptions », explique dans un communiqué le responsable du WEC chez Stellantis, Olivier Jansonnie.
Plus de 80 % du développement aérodynamique a ainsi été réalisé uniquement via des simulations virtuelles via le logiciel SIMULIA PowerFLOW de Dassault Systèmes. Celui-ci est basé sur la plateforme « 3DEXPERIENCE », que l’on retrouve également dans l’automobile. Déjà en 2016 lors du Salon de Genève (Suisse), le stand DS permettait de prendre place à bord des véhicules de la marque premium de Stellantis grâce à cette solution de réalité virtuelle. L’outil a créé une doublure digitale de l’extérieur de l’Hypercar afin de calculer avec précision les effets aérodynamiques de chaque option de conception. Comment elles influent sur les performances, la stabilité ou encore la génération de force… Une méthode économique pour Peugeot Sport, qui peut ainsi réduire son temps passé en soufflerie.
Suffisant pour rattraper le retard pris sur Porsche ?
« Nos experts ont analysé les résultats de la simulation et ont proposé des améliorations pour répondre au cahier des charges du WEC. Résultat, Peugeot Sport a réussi à développer une Hypercar compétitive qui affiche un haut niveau d’endurance », vante également Laurence Montanari, vice-présidente industrie Transports et Mobilité chez Dassault Systèmes. Avec tous ces éléments en tête, il paraît d’autant plus évident que l’utilisation du logiciel SIMULIA PowerFLOW a influé sur le rajout d’un aileron sur la Peugeot 9X8, qui avait initialement fait le buzz lorsqu’elle fut dévoilée sans cet incontournable élément aérodynamique. Maintenant qu’il a fait son retour et que l’écurie dispose probablement d’éléments pour mieux l’adapter, peut-être que l’Hypercar hybride lors des 6 Heures de Spa-Francorchamps (Belgique), du 9 au 11 mai prochains. Car pour l’heure, c’est Porsche qui mène la danse avec sa 963 n°6.
