Une étude menée en août 2023 par le service digital Fixter révèle que la majorité des Françaises choisissent de se rendre chez un réparateur automobile accompagnées d’un homme. Ce constat montre une crainte des comportements sexistes de la part des garagistes.
Créée en 2017 à Londres (Angletterre) dans le but de simplifier la vie des particuliers et des garagistes, la solution digitale Fixter mène régulièrement des études sur le lien entre automobilistes et réparations mécaniques en France. Celle d’août 2023, réalisée par Opinion Way, montrait ainsi 87 % des interrogés ont « l’impression que les montants des réparations proposés par les garagistes sont toujours exorbitants. » La conséquence directe est qu’un nombre important de conducteurs continue d’utiliser une voiture en mauvais état faute de budget. L’étude n’ayant pas été publiée dans son intégralité, Fixter dévoile les résultats d’opinion de ces mêmes Français interrogés au sujet du sexisme dans les garages. Le résultat est sans appel, 72 % d’entre eux pensent que les garagistes adoptent un comportement différent en fonction du sexe du client.
L’étude d’Opinion Way pour Fixter pointe notamment le fait que 65 % des interrogés estiment que les réparateurs prennent moins au sérieux les femmes automobilistes que les hommes. L’application britannique se dit très engagée dans la lutte contre les discriminations et promet un service de qualité dans l’ensemble des ateliers partenaires de son service digital. Une étude de CDK Global publiée il y a maintenant six ans s’inquiétait déjà des mauvaises expériences des femmes lors d’autres recours aux services automobiles. 43 % des interrogées déclaraient alors ne pas faire confiance aux concessionnaires, avec qui les interactions avaient été vécues comme stressantes.
Les hommes préfèrent aller au garage à la place de leur compagne
Malgré que Fixter veuille faciliter la totalité du parcours client dans les ateliers, il n’en reste pas moins que 59 % des femmes demandent à être accompagnées d’un proche masculin lorsqu’elles doivent se rendre au garage. Elles souhaitent ainsi éviter les comportements paternalistes et autres attitudes sexistes. Les expressions « ma petite dame » ou « ma jolie » sont pointées du doigt par la moitié des femmes interrogées. Qui cherchent donc à éviter ces situations de dévalorisation créant une gêne désagréable. Les stratégies d’évitement viennent parfois des hommes eux-mêmes, puisque 69 % des interrogés préfèrent amener leur voiture au garage plutôt que de laisser leur compagne s’en charger. Le sous-entendu est ici que la gente masculine craint que le comportement du réparateur soit différent avec une femme.
Il n’en reste pas moins que tout genre confondu, plus d’un sondé sur deux pense que les hommes s’y connaissent toujours mieux en mécanique que les femmes. Une étude menée en début d’année 2023 par Midas en Espagne montrait déjà des statistiques surprenantes. 15 % des personnes interrogées verraient d’un mauvais œil qu’une femme intervienne sur leur véhicule, et 6,4 % reconnaissent même que ce serait un facteur déterminant pour changer d’atelier. L’écrasante majorité assurait d’ailleurs qu’il y a un traitement dévalorisant pour les femmes dans le milieu professionnel automobile. Il y a encore du travail.