Le salon Rétromobile vient d’ouvrir ses portes au Parc des Expositions de Paris Porte Versailles jusqu’au dimanche 4 février. Ce rendez-vous de l’automobile de collection est devenu une vitrine du luxe automobile et un vecteur d’image pour plusieurs grands constructeurs.
Rétromobile brille de mille feux. Sur les stands du salon se succèdent les plus précieuses automobiles anciennes et modernes. Un spectacle qui contraste avec la dernière édition en date du Mondial de l’Automobile, qui n’a pas fait rêver beaucoup de visiteurs. Dans le cas de Rétromobile, le rêve est bien présent. A tel point qu’il éclipse toute la dimension populaire du véhicule de collection. Si cet univers a toujours concerné des passionnés dotés d’un minimum de moyens financiers, Rétromobile capitalise sur les plus fortunés. Une stratégie délibérée des organisateurs, qui souhaitent faire de ce salon le plus beau garage éphémère du monde. Le pari est gagné. Au détriment des modèles populaires et de la dimension humaine qu’ils amènent. Les grands marchands internationaux de voitures de collection rivalisent à coup de raretés et de chevaux souvent cabrés. Les clubs de marques et les marchands de pièces de rechange sont relégués dans des halls beaucoup moins clinquants. Le contraste est d’ailleurs flagrant entre le hall 1 et le reste du monde. Pourtant, l’événement est beau et ne doit pas être boudé. Il reste aussi une belle vitrine pour l’automobile au sens large, surtout à Paris en plein week-end de votation citoyenne anti-SUV.
Constructeurs en quête de visibilité
Le hall 1 regroupe également les constructeurs, présents en nombre et de manière très visible. Chacun fête à sa manière un anniversaire ou une renaissance, à l’image de Renault et de sa future nouvelle Renault 5 ou de Volkswagen avec les 50 ans de la Golf. La marque présente ainsi en première nationale la huitième génération de ce modèle emblématique. Skoda a également sorti de son riche patrimoine plusieurs générations de Superb pour fêter les 90 ans de cette grande berline. De son côté, Mercedes fête l’incontournable 300 SL avec plusieurs modèles rares, tandis que Porsche a mis le turbo au centre de l’attention, avec plusieurs modèles représentatifs de cette technologie. Enfin, MG fête son retour gagnant sur le marché français en rappelant sa longue histoire pré-chinoise, tout en présentant son cabriolet électrique Cyberster. Rétromobile permet ainsi à ces marques de montrer leur passé autant que leur présent et parfois leur avenir. Un point commun avec les constructeurs de deux-roues présents dans le nouvel espace moto.
Autour de l’Ace Cafe
Les organisateurs ont décidé de mettre en place un véritable espace réservé aux motos sur cette édition 2024. Une surface de 2 000 m2 qui rassemble plusieurs marques et des expositions thématiques autour d’un bar aux couleurs de l’Ace Cafe londonien. La standardisation des stands proposés aux constructeurs a sans doute pesé dans leur présence, avec un format clé en mains. Cependant, cette standardisation manque un peu de chaleur et les modèles modernes sont plus nombreux que ceux du passé. Face à ces machines, l’Estafette Renault de Dunlop éclaire cet espace de son jaune vif. Le manufacturier met en avant ses pneus destinés aux trails en référence à l’exposition thématique qui rassemble autos et motos du Dakar. Un véhicule utilitaire modeste qui circulait dans l’usine de Montluçon, qui fabrique toujours des enveloppes Dunlop destinées aux motos. Un trait d’union entre passé et présent plus symbolique que bien des chevaux cabrés ou des taureaux furieux.