Quelle est la voiture d’occasion la plus vendue ? On fait le point sur le marché en 2023

Une mauvaise année, encore une. « Nous avions prévu l’année passée que les prix devaient se réduire au vu des stocks des professionnels qui commençaient à augmenter et à la demande qui resterait faible. Le volume est en effet resté à un niveau assez bas et les prix sont à présent stables », précise dans un communiqué Vincent Hancart, directeur général d’AutoScout24 France, au moment de faire le bilan du marché de l’automobile d’occasion en 2023. Dans le détail, 5 242 354 véhicules de seconde main ont été immatriculés sur l’ensemble de l’année. C’est moins qu’en 2022 (-0,3 %) et les chiffres sont surtout très éloignés de la période précédant l’épidémie de COVID-19 (-9,3 %).

Le marché de l’occasion est, par définition, conditionné à celui des véhicules neufs. Sans un stock suffisant en sortie d’usine, les concessionnaires spécialisés dans la seconde main ne disposent pas d’une offre suffisante pour satisfaire l’ensemble des clients. Certains choisissent donc de retarder leurs projets automobiles. 7 017 090 véhicules neufs et d’occasion ont été immatriculés en 2023 ; à titre de comparaison, nous en comptabilisions 7 991 505 en 2019. Si le « marché du neuf affiche -20 % par rapport à la période pré-COVID », une augmentation des livraisons de voitures neuves a été constatée cette année et a « permis de regarnir les stocks des professionnels. » Un peu d’optimisme, donc.

Succès croissant des véhicules âgés

Ce difficile afflux des stocks des voitures neuves a eu pour conséquence de réduire l’offre de très jeunes occasions – véhicules âgés d’un an et moins –, dont la part de marché est même réduite de plus de 9 % par rapport à 2022. Les jeunes occasions – de deux à cinq ans – sont donc les plus plébiscitées, leur segment représentant 26,7 % du marché, un niveau similaire à l’année précédente. La véritable évolution concerne les véhicules âgés de seize ans et plus, dont la part de marché progresse de près de 10 % par rapport à 2022. Ce segment semble devenir incontournable en raison de l’augmentation globale du prix des véhicules d’occasion. Il devient alors naturel de se tourner vers un modèle plus âgé, pas forcément moins fiable et surtout beaucoup plus accessible.

Hausse globale des prix malgré des disparités

Dans les faits, les prix moyens se sont enfin stabilisés après deux années d’augmentation constante. Il n’en reste pas moins qu’ils sont à un niveau historiquement élevé, malgré quelques disparités en fonction des motorisations. Ainsi, les véhicules alimentés à l’essence voient leur tarif moyen augmenter de 2 % en 2023, tandis que celui des diesels perd six points. Ce carburant représente toujours la majorité des ventes (50,9 %), malgré une légère baisse de 2,3 % par rapport à 2022. Le diesel garde la côte ; pendant que les véhicules essences récents se font rares sur le marché et que les hybrides s’affichent à un tarif moyen de 42 898 euros en occasion

L’électrique se veut accessible

L’évolution la plus marquante concerne pourtant les véhicules électriques, avec des volumes en hausse de 21,4 % et surtout des prix ayant baissé de 17 % sur un an. Dans le détail, AutoScout 24 a constaté que le prix moyen d’un véhicule électrique sur sa plateforme est de 33 876 euros en 2023, contre 41 018 euros l’année précédente. La Renault Zoé reste le modèle plus vendu en France. La Tesla Model 3 rétrograde à la dernière place du podium, cédant des parts de marché à la Peugeot e-208. Sans surprise, les Renault Mégane e-Tech et Dacia Spring font cette année leur entrée dans le Top 10 des électriques de seconde main les plus vendues.

Renault, toujours star de l’occasion en 2023

Au global, Renault reste la marque la plus plébiscitée en occasion avec une part de marché de 18,7 %. Comme l’ensemble des constructeurs tricolores, la marque au losange affiche une légère baisse des volumes. Etonnamment, seule DS fait exception avec une insolente progression de 53 % des immatriculations d’occasion. La marque premium de Stellantis remonte dans le classement mais il convient de préciser que ses ventes de seconde main (62 360) restent inférieures à celles de marques telles que Hyundai (63 255) et Kia (64 909). Il n’en reste pas moins qu’aucun autre constructeur n’affiche une telle progression de ses ventes d’occasion. Dacia augmente ses chiffres de 12,6 %, signe que la tendance est plutôt à des modèles accessibles. En excellente forme pendant la pandémie, en occasion comme en neuf, Porsche voit ainsi ses ventes de seconde main baisser de 3,3 %.

Le Peugeot 3008 comme incontournable SUV

Enfin, le détail des immatriculations par modèles montre que la Renault Clio reste incontestablement la star du marché de l’occasion en France. Elle se classe loin devant les Citroën C3 et Peugeot 208, qui complètent le podium avec de belles progressions de leurs parts de marché respectives. Réunies par AutoScout 24 dans la même catégorie de châssis, berlines et citadines dominent les ventes (56,2 %), loin devant les SUV et tous-terrains (23,1 %) et monospaces (8,3 %). Le SUV le plus vendu dans l’Hexagone n’est autre que le Peugeot 3008. Dans la bataille franco-allemande, la Volkswagen Golf s’affiche en quatrième position des modèles les plus immatriculés d’occasion. « Après plusieurs années d’attentisme, les consommateurs devraient être plus nombreux à changer de véhicules », assure finalement Vincent Hancart. Rendez-vous dans douze mois.