Cérémonie symbolique de mise en circulation du MAN eTruck pour la logistique de l’usine du constructeur, début octobre à Nuremberg (Allemagne).
© MAN Truck & Bus
Le coup d’envoi de la construction du nouveau bâtiment chargé de produire les batteries haute tension MAN a été symboliquement donné à Nuremberg (Allemagne), juste avant la cérémonie de mise en circulation du MAN eTruck, dont les ventes débuteront le 30 octobre.
Il se fait attendre. Alors que les véhicules utilitaires et les autobus de la marque ont déjà leurs déclinaisons électriques, ce sont les véhicules MAN destinés au transport longue distance qui doivent également y passer. Le bien-nommé MAN eTruck, dont plusieurs modèles de quasi-série ont déjà été fabriqués en 2022, va enfin être mis en vente dès le 30 octobre. Les clients, préalablement sélectionnés par le constructeur, devront néanmoins attendre la fin d’année 2024 pour le recevoir. Conçu pour des livraisons sur longue distance, le MAN eTruck peut réaliser la plupart des autres tâches telles que l’enlèvement des déchets en ville ou encore la collecte de lait chez les agriculteurs avec un camion-citerne.
Pour le moment, et afin de le tester dans les conditions les plus réelles possibles, MAN utilise son nouveau poids lourd électrique sur ses propres itinéraires logistiques. Depuis début octobre, les premiers eTruck circulent entre les sites MAN allemands de Munich, Dachau, Nuremberg et Salzgitter. Sans que l’on sache vraiment quand, ils devront réaliser ces mêmes mobilités internes vers les sites polonais de Cracovie et Starachowice. « Avec la collecte ciblée de données et d'expériences pratiques, nous pouvons accélérer considérablement le développement et les contrôles de qualité du matériel et des logiciels pour les futurs produits et services », précise à ce sujet Florian Hagemann, directeur général de LoadFox GmbH, du nom de l’entreprise de transport créée en décembre 2022 par MAN afin de tester et optimiser ses camions électriques.
Un investissement total de 100 millions d’euros pour les batteries
Sur le papier, l’eTruck est capable de parcourir entre 600 et 800 kilomètres avec une seule recharge électrique. Le constructeur espère atteindre les 1 000 kilomètres d’autonomie grâce à une unique recharge intermédiaire réalisée pendant les 45 minutes de pause du chauffeur. Pour parvenir à toutes ces innovations techniques, MAN mise énormément sur la production interne de batteries haute tension. Ces dernières sont encore fabriquées en petites séries mais les choses devraient évoluer à partir de 2025, lorsque le nouveau bâtiment de l’usine MAN de Nuremberg (Allemagne) sera opérationnel. Ce ne sont pas moins de 100 000 batteries qui seront alors produites chaque année.
« Grâce à la réorientation efficace de l'entreprise et à la conversion durable de l'ensemble du système de production, nous avons fait un grand pas vers l'avenir au cours des deux dernières années. Le lancement sur le marché de notre nouveau eTruck en octobre en est une étape essentielle, et les batteries de Nuremberg sont la clé de sa production à grande échelle à partir de 2025 », vante Michael Kobriger, membre du directoire pour la production et la logistique MAN Truck & Bus SE. Pas moins de 350 nouveaux emplois seront créés pour assurer le bon fonctionnement dans les 16 000 mètres carrés dédiés à la production de batteries à Nuremberg. Au total, environ 100 millions d’euros ont été investis par le constructeur pour le développement de la logistique, l'infrastructure, les bâtiments et les installations de production.
Remplacer au plus vite les camions diesel
Ces batteries haute tension ont été pensées pour permettre le bon fonctionnement de l’eTruck mais elles devraient également alimenter les autobus MAN. Le constructeur basé à Munich veut « contribuer activement à l’évolution de la mobilité vers le transport routier de marchandises à propulsion électrique » et propose à ses clients des formations pour passer à l’électromobilité. L’objectif affiché de MAN est de vendre des camions capables de remplacer le plus rapidement possible ceux carburant au diesel. Le constructeur a établi de nombreux partenariats pour s’adapter aux compétences particulières liées à l’électrique.
En partie financé par l’Etat de Bavière, le site de Nuremberg accueille depuis le début d’année un campus permettant de travailler avec des étudiants et des professeurs de l'Université Friedrich Alexander d'Erlangen de Nuremberg (FAU) et de l'Université technologique de Nuremberg Georg Simon Ohm (Ohm). Au-delà des batteries, leurs projets permettent de s’avancer dans les domaines des moteurs à hydrogène et des piles à combustible. Car pour le moment, aucune technologie ne semble vraiment être à même de remplacer seule les modèles thermiques.
