Renault élargit son offre en proposant des alternatives électriques à sa gamme thermique, comme en témoigne la nouvelle R5 E-Tech par rapport à la Clio.
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Alors que l’emballement de l’État à électrifier le parc roulant suscite des questionnements quant à sa faisabilité, les constructeurs automobiles sont aux prises avec des incertitudes, optant pour une réhabilitation du moteur thermique face aux conditions réelles du marché. Derrière les réglementations, les stratégies des industriels intègrent désormais les préférences des consommateurs.
La vérité d’un jour, n’est pas celle du lendemain. Engagés à marche forcée dans la transition énergétique voulue par l’Europe, les constructeurs ont épousé en premières noces les véhicules électriques. Les contraintes imposées par les indicateurs CAFE ont forcément conduit à un mariage arrangé. Mais face à la réalité actuelle, les industriels sont gagnés par le doute. Elle conduit à remettre en cause une approche jugée dogmatique.
Natalie Knight, directrice financière de Stellantis, a rappelé la capacité du groupe franco-italo-américain à vendre davantage de véhicules thermiques que de modèles électriques face à un ralentissement du marché des BEV. Lancés en motorisation électrique, les nouveaux Peugeot 3008 et Citroën C3 disposeront ainsi d’une version à combustion interne. Quant au 2008, elle voit sa carrière prolongée en version thermique.
Stellantis temporise ses projets
Le groupe dirigé par Carlos Tavares, pourrait continuer à jouer sur les deux tableaux au-delà de 2030, en particulier grâce à ses plateformes STLA multi-énergies. Rappelons que le plan Dare Forward 2030 prévoyait à l’origine une gamme 100 % électrique en Europe, et 50 % aux États-Unis, soit cinq ans avant l’interdiction à la vente des modèles neufs thermiques.
Le groupe Stellantis avait démontré des ambitions volontaristes sur le sujet de l’électrification. Mais la stratégie d’investissement à venir dépendra des résultats des prochaines élections européennes et américaines, a prévenu son CEO, Carlos Tavares.
Le rétropédalage des constructeurs s’impose comme une nécessité sur un marché de l’électrique dépendant des subventions à l’achat, entre bonus écologique et leasing électrique.
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Vers des doubles gammes
Plusieurs constructeurs prennent aujourd’hui conscience que seuls les consommateurs donneront le rythme de la transition énergétique, jusqu’à revoir leurs ambitions sur le sujet. « Les clients et les conditions du marché détermineront (désormais) le rythme de la transformation énergétique », annonçait cet hiver, Ola Kaellenius, P-DG de Mercedes-Benz. À l’image de Stellantis, la marque à l’étoile entend répondre aux besoins des clients qu’il s’agisse d’un groupe motopropulseur entièrement électrique, ou d’un moteur à combustion électrifié jusque dans les années 2030.
De son côté, Renault joue la carte d’une déclinaison des gammes avec une variante thermique à ses modèles électriques, et inversement. Le Renault Captur trouve ainsi son équivalent électrique avec la future Renault 4 E-Tech, et la Clio dispose d’une alternative électrique à travers la Renault 5 E-Tech.
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Réhabiliter le mix énergétique
Car force est de constater que l’électrique peine à convaincre. La part de marché des véhicules électriques dans l'Union européenne a chuté de plus de 10 % au mois de mars 2024. Exception faite d’une poignée de marchés en Europe (France, Pays-Bas, Danemark et Norvège) et de quelques états outre-Atlantique (telles que la Californie et la Floride), l’avenir semble davantage au mixe énergétique.
