Le groupe Renault reste déterminé à explorer le potentiel du moteur thermique au sein de sa filiale Horse.
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Alors que l'attention générale est portée sur la transition vers les véhicules électriques, plusieurs constructeurs continuent néanmoins à investir dans le développement des moteurs thermiques. C'est le cas de Renault, qui, à l'instar des constructeurs japonais tels que Toyota, poursuit ses développements dans ce domaine. Renault a notamment créé la filiale Horse, spécialisée dans les moteurs thermiques, et son partenariat avec le groupe Dumarey suscite un intérêt à plusieurs égards.
En scindant ses activités entre thermique, avec la filiale Horse, et électrique, avec Ampere, le groupe Renault continue d'investir à la fois dans l'ancien et le nouveau monde de l'automobile.
Alors que la filiale électrique Ampere connaît des débuts difficiles, c'est la filiale Horse qui suscite l'attention. Avec le ralentissement des ventes de voitures électriques, notamment en Europe, le moteur thermique pourrait connaître un regain d'intérêt, avec en arrière-plan le développement de la technologie hydrogène, malgré les défis énergétiques actuels de cette approche.
Pour rappel, Horse, dont le siège est à Madrid, sera chargé de la conception et du développement de tous les moteurs à combustion pour les véhicules des marques du groupe, notamment Renault et Dacia, ainsi que certains modèles Nissan. De plus, il élaborera des moteurs communs pour les véhicules du groupe Renault et de Geely. Une coentreprise avec la société Aurobay de Geely, qui fabrique des moteurs pour des marques telles que Volvo, est en cours de développement. Après plusieurs mois de discussions, l'accord pourrait être finalisé d'ici à la fin du mois de février. À terme, l'entreprise combinée pourrait produire 4 millions de moteurs par an dans un réseau d'usines existantes de groupes motopropulseurs Renault et Geely à travers le monde.
Développement d’un moteur diesel 4 cylindres 2 litres
Début février, la division Horse a fait part de la signature d'un partenariat avec le groupe Dumarey, anciennement connu sous le nom de Punch Torino, spécialiste en mécanique. Conformément à cet accord, Horse et Dumarey Automotive Italia travailleront en collaboration au développement du moteur turbo-diesel quatre cylindres de 2.0 litres (M920), phare de Horse avec transmission manuelle, le préparant aux applications de traction avant Euro 7 et de traction arrière Euro 6.
« Face à la transition énergétique et à l’allongement du cycle de vie des produits, nous devons trouver des solutions innovantes qui combinent de manière transparente l’efficacité de la technologie des moteurs à combustion interne et la durabilité de la décarbonisation », a déclaré Pierpaolo Antonioli, directeur de la technologie du groupe Dumarey. « La collaboration entre les entreprises est essentielle pour atteindre cet objectif, car elle permet le partage des connaissances, la réduction des coûts et l’accélération de l’innovation ».
L'hydrogène en ligne de mire
Outre cette première approche dans le domaine du thermique, Horse poursuit ses recherches dans l’hydrogène. Horse et Dumarey ont déclaré que ce premier partenariat « pose les bases de futures coopérations potentielles » qui porteront sur « les carburants à faible teneur en carbone » et notamment les moteurs à combustion interne d'hydrogène. Le groupe Dumarey ayant acquis une certaine expérience en la matière via sa marque Hydrocells.
Une solution encore peu exploitée par les constructeurs aujourd'hui qui préfèrent la technologie de la pile à combustible alimentée en hydrogène, mais retenue, par exemple, par le jeune constructeur franco-marocain NamX pour son HUV ou encore expérimentée par le constructeur japonais Toyota.
Punch Torino (Dumarey) à la pointe de la R&D
Pour rappel, l’entreprise Punch Torino, devenue Dumarey en septembre 2023, emploie 1 750 personnes réparties sur sept sites en Europe et en Asie, avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 650 millions d’euros. Il s’agit de l’ex-centre d'ingénierie et de développement de General Motors, spécialisé dans le développement, l'intégration et la production de transmissions (Punch Powertrain) ainsi que de moteurs.
« Nous souhaitons élargir notre expertise technologique dans le domaine de la propulsion électrique et à l’hydrogène. Nous sommes convaincus de l’énorme potentiel des moteurs à l’hydrogène, en particulier pour les poids lourds et les utilitaires, les véhicules tout-terrain, sans oublier le secteur maritime », explique Guido Dumarey, propriétaire et président fondateur de l'entreprise. Autant de raisons qui ont donc conduit Punch Group à solliciter une aide financière auprès de l'Union européenne.
Dans le cadre du Fonds européen pour les investissements stratégiques, lié au plan d'investissement pour l'Europe, la Banque européenne d'investissement (BEI) a accordé une ligne de financement de 40 millions d'euros à l'entreprise. Une enveloppe qui va permettre, « d'appuyer les activités de recherche-développement et d'innovation » sur les technologies applicables aux moteurs à hydrogène et aux systèmes connexes de stockage de l'énergie, c'est-à-dire aux piles à combustible, pour les véhicules particuliers, utilitaires et industriels.
