Le mélange de bioéthanol et d’essence renouvelable, Superéthanol 100% renouvelable, est une alternative prometteuse et complémentaire pour un avenir automobile plus propre et plus durable estime la filière française du bioéthanol.
A quelques semaines des élections européennes, les pressions faites autour des politiques pour reconsidérer la feuille de route électrifiée de la décarbonation des transports s'intensifient de la part des partisans des moteurs thermiques. La dernière en date est celle de la filière française du bioéthanol, qui vient de communiquer sur une nouvelle essence à l'éthanol E85, décrite comme totalement renouvelable et neutre en carbone, ne comportant aucune essence fossile.
Avec une étude à l'appui, réalisée par l'IFPen, les producteurs de betterave et de sucre indiquent que ce Superéthanol-E85 100% renouvelable, obtenu par le mélange de bioéthanol (à hauteur de 75%) et d'essences renouvelables à hauteur de 25% (bioessence produite à partir d'huile ou e-essence produite à partir d'hydrogène issu d'électrolyse), possède d'excellentes performances par rapport aux seuils des normes antipollution actuelles (Euro 6).
Ces nouveaux mélanges respecteraient même les exigences de la nouvelle norme antipollution Euro 7, en vigueur à partir de fin 2026 (toutes les émissions de polluants sont au moins 80% inférieures aux limites de la norme Euro 7). Notons aussi au passage que la production de bioéthanol génère peu de CO2, 78% de moins que celle de l'essence fossile. Le bioéthanol reste également bon marché, ce qui n'est pas encore totalement le cas des essences renouvelables.
Selon le collectif, le Superéthanol E85 100% renouvelable est une solution complémentaire pour se passer totalement d'essence fossile dans les nouveaux véhicules après 2035.
L'exemple américain
Le Superéthanol-E85 100% renouvelable, associant bioéthanol et huiles végétales hydrotraitées, existe déjà en Californie où il représente le tiers des volumes d'E85 distribués. Il pourrait être déployé en France avant 2035 et permettrait de faire rouler 5 millions de voitures avec seulement 1% de la surface agricole exploitée.
« L'objectif zéro carbone pour le transport automobile en 2050 est possible, mais il doit absolument inclure dans l'équation des solutions pour le parc roulant et pour les nouveaux véhicules. Même après 2035, les automobilistes devraient pouvoir choisir entre plusieurs solutions, plusieurs technologies, dès lors qu'il a été démontré qu'elles sont aussi vertueuses pour le climat. Le Superéthanol 100% renouvelable est la principale alternative au fossile pour décarboner le parc de voitures thermiques essence et hybrides essence, qui continueront à rouler de nombreuses années après 2035, et pour alimenter des véhicules neufs vendus après 2035 », estime la filière.